Les nouvelles formes de connexions entre urbain et rural


Historiquement, les villes se sont peu occupées des conditions de production de leur alimentation, des conditions de travail et de rémunération des agriculteurs ou encore des effets des modes de production sur l’environnement et la biodiversité. Les villes ont plutôt été considérées comme un débouché, faisant jouer la concurrence, y compris entre leur périphérie agricole et des zones bien plus éloignées. La distanciation géographique, économique et cognitive qui s’est jouée entre citadins et ruraux génère des incompréhensions et des inquiétudes. C’est en réaction à cette distanciation que les villes et les campagnes cherchent aujourd’hui à inventer de nouveaux modes de relation, plus équilibrés et solidaires. Ces relations sont plus évidentes avec les zones rurales proches mais elles doivent aussi être pensées entre zones urbaines et zones rurales plus éloignées. Elles prennent aujourd’hui la forme de relocalisation des approvisionnements alimentaires, d’investissements urbains en zones rurales, de services urbains aux agriculteurs de leur région, de jumelages ou de contractualisations entre zones urbaines et zones rurales, mais aussi de nouvelles formes expérimentales de production alimentaire, de contributions des représentants des villes aux politiques agricoles ou des représentants agricoles aux politiques urbaines. Ces nouvelles formes de connexions entre zones urbaines et rurales ont été explorées au travers des politiques mises en place à Tianjin (Chine), Quito (Equateur), Rosario (Argentine), Curitiba et São Paulo (Brésil).