Dans son acception la plus commune, le développement soutenable se définit comme la préoccupation éthique et politique accordée simultanément aux enjeux économiques, sociaux et écologiques. Trois chaînons unissent dans cette optique les trois domaines de la soutenabilité : la relation « économie-environnement », la relation « économie-social » et la relation « social-environnement ». Au vu de l’état actuel de la recherche et des politiques publiques, un constat paradoxal s’impose : alors même qu’il s’agissait du cœur du travail de la commission Brundtland (1983-1987), la relation « social-environnement » est, près de trois décennies après la publication du rapport qui en a popularisé le concept, le chaînon manquant du développement soutenable.
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Article scientifique
Articles
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La social-écologie : une perspective théorique et empirique
27 octobre 2021, par Mathilde COUDRAY -
When collective action drives corporate social responsibility implementation in small and medium-sized enterprises : the case of a network of French winemaking cooperatives
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYIncreasing attention has been given to the engagement of small and medium-sized enterprises (SMEs) in corporate social responsibility (CSR), yet little is known about collective SME actions to implement CSR. We conducted 29 semi-structured interviews to investigate a network of 18 French winemaking cooperatives. These SMEs are particularly interesting because they have traditionally operated on values similar to CSR principles. The case study explores how collective action was able to drive CSR implementation in the cooperatives over time. Our results highlight the mechanisms of collective action related to social capital and their impacts on cooperative relationships with key stakeholders. We also provide managerial recommendations for this type of CSR network.
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Frontières alimentaires et mets transfrontaliers. La pizza, questionnement d’un paradoxe
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYAttestée depuis au moins le XVIe siècle à Naples, la pizza a connu au XXe siècle et plus particulièrement après la Seconde Guerre mondiale une diffusion quasi universelle. Met aux racines archaïques devenu étendard de la modernité, la pizza a traversé l’histoire comme les aires géographiques et culturelles. Pourtant, cet atypique comestible transfrontalier ne signe pas l’effacement des frontières : son adoption s’accompagne toujours d’un processus de réappropriation au cours duquel elle est pétrie de traits de culture locale et s’intègre harmonieusement dans un système de règles lui préexistant. Au terme de ce processus de réappropriation auquel la malléabilité inédite de la pizza laisse prise, le mets fait à nouveau frontière pour tout autre groupe que celui qui l’a travaillé et remis en forme. La pizza est un objet culturel qui offre un exemple particulièrement intéressant de la manière dont la diversité se maintient et se renouvelle dans le flux des emprunts, et permet dans le même temps de revisiter les scénarios d’homogénéisation culturelle et culinaire, ou l’effacement des frontières qu’induirait le processus de mondialisation. Le fait est piquant, relevons le, c’est tout justement la pizza qui, plus souvent qu’à son tour, est utilisée pour témoigner de l’érosion des spécificités culturelles.
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Urban governance for food security : the alternative food system in Belo Horizonte
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYWith a population of 2.5 million people, the city of Belo Horizonte, Brazil, is a world pioneer in tackling food consumption, distribution and production as components of an integrated urban policy for food security. The paper gives a description of the main programmes and features of this policy arguing that over 15 years the city and its Municipal Secretariat for Food Policy and Supply have built a particular alternative food system. Marked by the comprehensive scope of its programmes ; its urban/rural focus ; the flexibility of the initiatives and, above all, by its commitment to social justice and equitable access to food, Belo Horizonte has developed a distinct mode of governance for food security. The unique ‘alterity’ of this food system is set further apart from those being attempted in Europe and in North America because it is government-driven. The paper discusses its strengths and current challenges.
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Small farm production and the standardization of tropical products
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYThis paper explores the historical relations between labour organization and product qualification in the production of tropical agricultural exports. In supplying international markets for tropical products, peasant farming emerged as the norm for labour organization after the First World War, competing with the large plantations and different systems of forced labour. During the same period, national standards became the dominant tool for product qualification of commodities traded on the global agricultural markets. These standards allow the creation of futures markets and the emergence of traders, instead of auction markets and commission merchants : two changes that were the basis of the subsequent international marketing of peasant-produced commodities. The last part of the paper considers the potential consequences of the current erosion of standards for the position of peasants in tropical export crop cultivation.
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L’animal d’élevage n’est pas si bête
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYL’évolution de l’élevage et la construction des « productions animales » se sont appuyées sur un changement drastique du statut de l’animal d’élevage. À partir du milieu du 19e siècle en France, la zootechnie l’a déconstruit en tant qu’animal et en a fait une « bête » : chose, outil, matière, minerai. Considérés ainsi par les procédures du travail en systèmes industriels et intensifiés, les animaux d’élevage n’en sont pas moins supposés faire preuve d’intelligence, le travail ne pouvant se faire sans leur collaboration, voire sans leur coopération. Les vaches, les truies, ne sont donc pas si « bêtes » et la majorité des éleveurs qui, au quotidien, travaillent avec elles en sont intimement convaincus. Les animaux résistent à la bêtise, persistent dans leur être animal et leur désir de vivre en relation au monde. C’est bien cette résistance, jugée nuisible à la productivité, qui conduit aujourd’hui à robotiser le travail et à accélérer l’entreprise techno-biologique de réification des animaux d’élevage.
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Nourrir les morts ou « Celui qui fait vivre », les différents régimes de commensalité rituelle chez les Mixe (Oaxaca, Mexique)
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYAu Mexique, les célébrations publiques et privées liées à la Toussaint (Día de Muertos), tout autant que la multiplication des représentations de la mort sous la forme de la Catrina ou de squelettes, font désormais partie d’une culture populaire se diffusant bien au-delà des frontières du pays. Le développement d’un tel imaginaire, notamment dans les zones urbaines, tend à accréditer l’idée selon laquelle les Mexicains entretiendraient un rapport de proximité avec les morts qu’ils accueilleraient en leur offrant des repas dans une atmosphère festive au moment de leur retour annuel. En réalité, l’observation ethnographique des transferts alimentaires destinés à ces visiteurs dans les communautés de Mixe vivant dans l’État d’Oaxaca prouve que la crainte de voir les morts rester dans la sphère domestique ne disparaît pas à la Toussaint. Pour le démontrer, cet article mène une étude contrastive des régimes de commensalité associés aux dépôts cérémoniels – associés à des sacrifices de volailles – selon qu’ils sont destinés aux morts ou à une entité appelée « Celui qui fait vivre ». Alors que l’anthropologie religieuse s’est souvent consacrée à l’étude de la symbolique des éléments transférés lors d’une offrande alimentaire, l’angle d’analyse adopté se concentre sur les dynamiques interactionnelles grâce auxquelles est mise en scène l’acceptation de ces transferts par ces différents destinataires. En dépit des similitudes dans la morphologie rituelle, on découvre alors que les dépôts de nourritures n’établissent pas les mêmes types de relations avec les morts ou avec « Celui qui fait vivre ».
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Alimentation et identité entre deux rives
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYQue l’on soit né au Maroc ou en France de parents marocains, l’alimentation occupe une place centrale dans le tissage du lien avec ses origines réelles, rêvées ou mythiques. À travers l’analyse de récits de vie de Marocains vivant en France, il s’agit de comprendre comment l’alimentation nourrit les constructions identitaires, individuelles et collectives, comment elle intervient dans la construction de sentiments d’appartenance et d’intégration, et comment elle permet à l’esprit et au corps de s’amarrer à un ici ou à un ailleurs.
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The new nutrition science project
27 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYTo show that nutrition science, with its application to food and nutrition policy, now needs a new conceptual framework. This will incorporate nutrition in its current definition as principally a biological science, now including nutritional aspects of genomics. It will also create new governing and guiding principles ; specify a new definition ; and add social and environmental dimensions and domains.
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Se nourrir de promesses. Enjeux et critiques de l’introduction de deux innovations dans le domaine alimentaire : test nutri-génétique et viande in vitro
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYDepuis une quinzaine d’années, deux innovations à composante biomédicale et technoscientifique s’immiscent dans le domaine alimentaire : les tests nutri-génétiques et la viande in vitro. Cet article s’intéresse aux promesses qui les accompagnent. Pour les appréhender, les auteurs se sont penchés sur leur introduction dans l’espace public, l’identité de leurs promoteurs et les enjeux sociaux soulevés. L’analyse croisée de ces promesses conduit à une réflexion critique sur l’autonomisation autour des deux injonctions normatives les plus prégnantes dans le domaine alimentaire : améliorer sa santé et protéger l’environnement. Si ces innovations nourrissent la capacité des individus à conduire leur alimentation, elles renforcent dans le même temps une dépendance à la technique et à ses possesseurs.