This paper addresses the question of how technological transitions (TT) come about ? Are there particular patterns and mechanisms in transition processes ? TT are defined as major, long-term technological changes in the way societal functions are fulfilled. TT do not only involve changes in technology, but also changes in user practices, regulation, industrial networks, infrastructure, and symbolic meaning or culture. This paper practices ‘appreciative theory’ [R.R. Nelson, S.G. Winter, An Evolutionary Theory of Economic Change, Bellknap Press, Cambridge, MA, 1982] and brings together insights from evolutionary economics and technology studies. This results in a multi-level perspective on TT where two views of the evolution are combined : (i) evolution as a process of variation, selection and retention, (ii) evolution as a process of unfolding and reconfiguration. The perspective is empirically illustrated with a qualitative longitudinal case-study, the transition from sailing ships to steamships, 1780–1900. Three particular mechanisms in TT are described : niche-cumulation, technological add-on and hybridisation, riding along with market growth.
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Technological transitions as evolutionary reconfiguration processes : a multi-level perspective and a case-study
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAY -
Recycling, recovering and preventing “food waste” : competing solutions for food systems sustainability in the United States and France
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYDrawing on a distinction between “weak” and “strong” sustainability, this paper argues that “strong” prevention based on holistic changes in the food system is the most sustainable solution to food surplus and waste. It suggests that academics focus on strong food surplus prevention, but also that advocates encourage government and corporate actors to differentiate between weak and strong actions to diffuse strong sustainability across organizations and countries.
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Nourrir les morts ou « Celui qui fait vivre », les différents régimes de commensalité rituelle chez les Mixe (Oaxaca, Mexique)
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYAu Mexique, les célébrations publiques et privées liées à la Toussaint (Día de Muertos), tout autant que la multiplication des représentations de la mort sous la forme de la Catrina ou de squelettes, font désormais partie d’une culture populaire se diffusant bien au-delà des frontières du pays. Le développement d’un tel imaginaire, notamment dans les zones urbaines, tend à accréditer l’idée selon laquelle les Mexicains entretiendraient un rapport de proximité avec les morts qu’ils accueilleraient en leur offrant des repas dans une atmosphère festive au moment de leur retour annuel. En réalité, l’observation ethnographique des transferts alimentaires destinés à ces visiteurs dans les communautés de Mixe vivant dans l’État d’Oaxaca prouve que la crainte de voir les morts rester dans la sphère domestique ne disparaît pas à la Toussaint. Pour le démontrer, cet article mène une étude contrastive des régimes de commensalité associés aux dépôts cérémoniels – associés à des sacrifices de volailles – selon qu’ils sont destinés aux morts ou à une entité appelée « Celui qui fait vivre ». Alors que l’anthropologie religieuse s’est souvent consacrée à l’étude de la symbolique des éléments transférés lors d’une offrande alimentaire, l’angle d’analyse adopté se concentre sur les dynamiques interactionnelles grâce auxquelles est mise en scène l’acceptation de ces transferts par ces différents destinataires. En dépit des similitudes dans la morphologie rituelle, on découvre alors que les dépôts de nourritures n’établissent pas les mêmes types de relations avec les morts ou avec « Celui qui fait vivre ».
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Urban governance for food security : the alternative food system in Belo Horizonte
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYWith a population of 2.5 million people, the city of Belo Horizonte, Brazil, is a world pioneer in tackling food consumption, distribution and production as components of an integrated urban policy for food security. The paper gives a description of the main programmes and features of this policy arguing that over 15 years the city and its Municipal Secretariat for Food Policy and Supply have built a particular alternative food system. Marked by the comprehensive scope of its programmes ; its urban/rural focus ; the flexibility of the initiatives and, above all, by its commitment to social justice and equitable access to food, Belo Horizonte has developed a distinct mode of governance for food security. The unique ‘alterity’ of this food system is set further apart from those being attempted in Europe and in North America because it is government-driven. The paper discusses its strengths and current challenges.
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Alimentation et vivre-ensemble. Le cas de la créolisation
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYLa créolisation est le fruit des situations d’acculturation qui caractérisent certaines sociétés formées avec la colonisation, donnant naissance à des configurations socioanthropologiques singulières, tant sur le plan des productions matérielles et immatérielles que sur celui des formes de vivre-ensemble. Dans ces processus, l’alimentation joue un rôle majeur en tant que support de construction et d’expression identitaires. Sur le plan sociohistorique, la créolisation de l’alimentation correspond aux formes d’entrecroisements culturels intervenus dans ces sociétés, donnant ce que l’on appelle localement les cuisines créoles ; ces hybridations se poursuivent aujourd’hui encore avec la globalisation et les migrations plus récentes. Plus largement, elle désigne les processus identitaires qui entourent l’alimentation et par lesquels les populations en situation de diversité culturelle marquent l’en-commun et la différence. La réflexion s’appuie sur l’étude du système alimentaire à La Réunion, où la cuisine créole et le manger créole symbolisent l’appartenance commune, alors que les autres cuisines soutiennent les dynamiques de différenciation et de construction de la mémoire des origines.
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La social-écologie : une perspective théorique et empirique
27 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYDans son acception la plus commune, le développement soutenable se définit comme la préoccupation éthique et politique accordée simultanément aux enjeux économiques, sociaux et écologiques. Trois chaînons unissent dans cette optique les trois domaines de la soutenabilité : la relation « économie-environnement », la relation « économie-social » et la relation « social-environnement ». Au vu de l’état actuel de la recherche et des politiques publiques, un constat paradoxal s’impose : alors même qu’il s’agissait du cœur du travail de la commission Brundtland (1983-1987), la relation « social-environnement » est, près de trois décennies après la publication du rapport qui en a popularisé le concept, le chaînon manquant du développement soutenable.
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Avoiding the local trap : scale and food systems in planning research
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYA strong current of food-systems research holds that local food systems are preferable to systems at larger scales. Many assume that eating local food is more ecologically sustainable and socially just. We term this the local trap and argue strongly against it. We draw on current scale theory in political and economic geography to argue that local food systems are no more likely to be sustainable or just than systems at other scales. The theory argues that scale is socially produced : scales (and their interrelations) are not independent entities with inherent qualities but strategies pursued by social actors with a particular agenda. It is the content of that agenda, not the scales themselves, that produces outcomes such as sustainability or justice. As planners move increasingly into food-systems research, we argue it is critical to avoid the local trap. The article’s theoretical approach to scale offers one way to do so.
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L’alimentation au cœur des sociabilités ville-campagne. L’exemple des marchés fermiers comme formes d’interactions entre populations agricoles et touristiques
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYL’expérience alimentaire associée au tourisme semble être le lieu de multiples aspirations et représentations, notamment en espace rural, donnant lieu à de nouvelles pratiques, offres et filières situées parfois en marge d’un développement touristique plus institutionnalisé. C’est le cas de l’agritourisme, défini comme l’ensemble des activités touristiques pratiquées sur une exploitation agricole et présenté comme moyen de diversification aux bénéfices multiples. Considérant le décalage entre perceptions du monde agricole et réalité du terrain, l’agritourisme, à travers la valorisation de produits agricoles et alimentaires, est analysé comme un moyen de renouer le dialogue et de tisser des liens entre population agricole et société civile. En encourageant un public de non-initiés à réfléchir et à penser l’agriculture, en valorisant des images et des pratiques spécifiques, mais aussi en partageant des valeurs et des visions contrastées du monde agricole et rural, les agriculteurs, à travers la valorisation de leurs produits agricoles et alimentaires, sont au cœur de processus d’interactions. Cette contribution vise ainsi, avec l’exemple des marchés fermiers, à questionner l’alimentation comme vecteur de nouvelles formes de sociabilités entre ville et campagne. L’analyse se base sur une étude exploratoire conduite en 2015 dans la région Midi-Pyrénées (France) auprès d’agriculteurs et d’agricultrices proposant des marchés sur leur exploitation agricole.
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Comment la personne se construit en mangeant
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYL’évolution de la sensation gustative, son rôle, sa place dans la genèse de la personne ainsi que dans l’établissement des conduites alimentaires normales ou déviantes, constituent un domaine dans lequel nos connaissances sont nombreuses, foisonnantes, mais aussi mal organisée, et, sur certains plans, étrangement lacunaires.
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Le métissage, dynamique des gastronomies
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYLa gastronomie est une notion ambivalente, tantôt confisquée par un discours élitiste de l’« art de la bonne chère », tantôt assimilée par une culture du boire et du manger construite autour de ces pratiques. En 1826, Brillat-Savarin l’explicitait en « art de régler l’estomac ». Mêlant considérations médicales et recettes de cuisine, il transforme la gastronomie en Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante. Dès lors perçue comme le fait de « gastronomes », elle est « la connaissance raisonnée de tout ce qui se rapporte à l’homme en tant qu’il se nourrit ». Cette conception creuse le fossé qui sépare des cuisines dites populaires de celles dites gastronomiques, que l’on retrouve à la table des grands. La gastronomie, dans cette prétention des plus élitistes, est dénoncée par Jean-Louis Flandrin comme une « pseudo-science du bien-manger » issue d’une rationalisation des pratiques et des consommations alimentaires, et remet en cause les principes d’une diététique née des Lumières. Aussi, elle ne peut être comprise sans être rattachée à la construction des identités nationales tout comme elle présente des caractéristiques qui n’ont cessé d’être interrogées et mises en cause par les historiens.