Qu’elles soient locales, nationales ou internationales, les mobilisations et les contestations liées à l’alimentation regroupent un large éventail de pratiques allant des actions collectives de producteurs ou de consommateurs aux mouvements sociaux et politiques structurés. À partir d’une définition large et inclusive de la notion de, ce texte explore diverses formes, conceptions et pratiques du food activism observables en Europe. Comment pouvons-nous analyser le food activism et quelles sont ses limites ? Quels types d’économie imaginent ou pratiquent les food activists ? Quels types de positions défendent-ils et quelles stratégies mettent-ils à l’œuvre en Europe ? À partir de deux cas d’étude – le mouvement international Slow Food et les systèmes de paniers de légumes de type AMAP –, il s’agira d’avancer quelques hypothèses concernant les paradigmes et les pratiques de ces activismes. Interroger le food activism nous permet de comprendre non seulement les changements qui affectent dans le temps ces formes de mobilisation et leurs objectifs, mais aussi les liens et connexions entre différents types d’activismes liés à la sphère de l’alimentation. Cela nous conduit parallèlement à interroger nos propres paradigmes et nos propres pratiques de recherche.
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Sociale
Articles
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« Food activism » en Europe : changer de pratiques, changer de paradigmes
27 octobre 2021, par Mathilde COUDRAY -
La lutte contre le gaspillage alimentaire en France et aux États-Unis : mise en cause, mise en politique et mise en marché des excédents alimentaires
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYÀ travers le cas de la « lutte contre le gaspillage alimentaire » en France et aux États-Unis, cette thèse met en évidence les rouages de la transformation d’organisations capitalistes par l’incorporation de critiques sociales et écologiques, selon le processus théorisé par Boltanski et Chiapello dans Le nouvel esprit du capitalisme (1999). Reposant sur l’analyse qualitative de 213 entretiens et de plus de 125 observations menées de 2013 à 2017 au sein d’associations environnementales et caritatives, d’administrations publiques et de firmes des deux pays, ce travail de recherche retrace la construction de la cause du gaspillage, son inscription dans l’action publique, puis ses effets sur le fonctionnement de la production et des marchés alimentaires. L’argument proposé est que des militants, des chargés de la responsabilité sociale d’entreprises comme des acteurs politiques ont assuré non seulement la remise en cause mais aussi la remise en marché de produits alimentaires jusqu’alors jetés, par des mécanismes de reconstruction de valeur(s), de réallocation et de recatégorisation. Dans une démarche de changement consensuelle et réformiste, ils n’interrogent que rarement les relations de pouvoir sous-jacentes à l’origine de ces excédents. Ils contribuent ainsi à une recomposition des systèmes alimentaires qui bénéficie aux firmes dominantes autant qu’à des fondateurs d’entreprises et d’associations saisissant de nouvelles opportunités. Par ce retour réflexif sur leurs initiatives, cette thèse invite les entrepreneurs de la lutte contre le gaspillage, en France comme aux États-Unis, à s’interroger sur leur propre rôle dans l’adaptation d’organisations capitalistes.
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Antoine Gantiez
8 avril 2022, par Mathilde COUDRAYMOTS-CLÉS : EXPLOITATIONS AGRICOLES COLLECTIVES, STATUTS JURIDIQUES, MODÈLE COOPÉRATIF, INSTALLATION, RENOUVELLEMENT GÉNÉRATIONNEL
La mise en commun des moyens humains et financiers sous la forme d’exploitations collectives peut apparaître à bien des égards comme une solution aux problèmes évoqués en introduction à ce chapitre. Il ne s’agit cependant pas d’une innovation ; de nombreuses exploitations sont aujourd’hui déjà gérées de façon collective. En 2018, selon la mutualité sociale agricole MSA, 58 % (...) -
When collective action drives corporate social responsibility implementation in small and medium-sized enterprises : the case of a network of French winemaking cooperatives
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYIncreasing attention has been given to the engagement of small and medium-sized enterprises (SMEs) in corporate social responsibility (CSR), yet little is known about collective SME actions to implement CSR. We conducted 29 semi-structured interviews to investigate a network of 18 French winemaking cooperatives. These SMEs are particularly interesting because they have traditionally operated on values similar to CSR principles. The case study explores how collective action was able to drive CSR implementation in the cooperatives over time. Our results highlight the mechanisms of collective action related to social capital and their impacts on cooperative relationships with key stakeholders. We also provide managerial recommendations for this type of CSR network.
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Comment changer nos comportements alimentaires ? Le regard du socio-anthropologue de l’alimentation
31 janvier 2014, par ClarisseJean-Pierre Poulain (Chair of Food Studies, Taylor’s University – Toulouse/Kuala Lumpur) - Agir sur la consommation alimentaire des ménages est identifié comme un levier majeur pour réduire l’impact de nos systèmes alimentaires sur l’environnement et améliorer la santé des populations. Comment accompagner des changements de pratique vertueux ? Quelle acceptabilité par les consommateurs ?
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Dominique PATUREL : « Précarité et démocratie alimentaires »
28 octobre 2019, par Mathilde COUDRAY« L’essentiel c’est de comprendre la démocratie alimentaire pas juste comme un concept, qui changerait la façon de regarder le système alimentaire, mais c’est aussi une méthode la démocratie alimentaire. Avec cette façon de poser la question de la démocratie alimentaire, je regarde d’une part ce qui se passe du côté de l’aide alimentaire. Et là, on voit bien que l’aide alimentaire ce n’est pas juste quelque chose qui permettrait de donner à manger à des gens qui ont faim mais que l’aide alimentaire a une fonction de filière, et s’appuie sur le système productiviste tel qu’il existe.
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Marie-Alice Martinat
15 septembre 2021, par Mathilde COUDRAYLa ferme urbaine Capri : un projet pluridimensionnel et multi-partenarial à Marseille. L’agriculture urbaine recouvre de multiples facettes. Elle est caractérisée par différents facteurs : la production (légumes, fruits, miel, etc.), le système économique (marchand, non marchand), la localisation (parc, friche, toit, terrasse, etc.), la technique culturale (sol, hors-sol, vertical, etc.), les porteurs de projets (exploitant agricole, association, entreprise, etc.) et les objectifs (productif, récréatif, etc.) (Daniel, 2013).
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Louise Galipaud
15 septembre 2021, par Mathilde COUDRAYLe Dépôt centre communautaire d’alimentation : renforcer l’action sociale pour initier des changements politiques. Au Canada, qui fait partie des pays les plus riches du monde, 14 % de la population souffre d’insécurité alimentaire. Soit un ménage sur huit qui a des difficultés à se procurer de la nourriture saine.
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N°10/ Diagnostiquer la précarité alimentaire à une échelle locale
24 octobre 2019, par Mathilde COUDRAYL’alimentation est l’une des sources d’inégalités les plus invisibles car elle reste majoritairement perçue à travers sa fonction biologique et nutritionnelle, ce qui conduit à répondre au problème de la précarité alimentaire essentiellement par la distribution de produits alimentaires aux populations dites pauvres (aide alimentaire).
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Comment les villes se nourrissent-elles ?
13 décembre 2012, par ClarisseAu milieu des années 2000, la population mondiale est devenue majoritairement urbaine. En 2050, plus des deux tiers des humains habiteront en ville.
Rubriques
- 2021 / Être ensemble - L’alimentation comme lien social
- Séminaire 2014
- Séminaire 2013
- Lutter contre le gaspillage alimentaire ?
- Lutter contre la précarité par de l’aide alimentaire ?
- L’alimentation pour se relier aux autres
- Politique agroécologique et alimentaire de Montpellier
- L’évolution des habitudes alimentaires
- Séminaire 2018
- Séminaire 2016
- Séminaire 2015